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"Parfois la fenêtre est ouverte, mais le rideau est toujours tiré."

«C’est la fenêtre de ma chambre.
J’ai des fenêtres qui donnent côté rue, on voit les petites maisons et la boulangerie. Et du côté de la chambre, c’est mon jardin… je n’ai pas de jardin, mais j’ai l’impression d’en avoir un ! C’est le jardin Botanica au cœur du quartier.

J’ouvre les fenêtres et comme je suis en rez de chaussée, le jardin est vraiment aux pieds de mes fenêtres. J’adore l’été, il y a un miroir d’eau pour les enfants, il y a du monde, les associations organisent des animations. Je vais bien faire un tour quand il y a une kermesse, mais je suis plus à regarder. J’ai dû y aller une ou deux fois, quand je gardais ma petite-fille.
J’ai deux chambres qui donnent sur cette vue. J’ai fait un salon de l’une d’elle. J’ai mis une petite mangeoire, quand les oiseaux viennent, je ne veux pas les gêner, je les laisse tranquilles… alors je regarde plus de ma chambre.

Il y a la toile, et les jardins avec les fleurs, les petits légumes, les piments, les petites salades, je crois que ça va aux associations comme les Restos du cœur. Ça m’arrive d’y aller, mais il faut que les jardiniers soient là, sinon, c’est fermé.
C’est vrai qu’on voit le grillage autour du jardin, moi, je ne le vois plus, je m’y suis habituée.

Avant, quand j’ai emménagé, ça faisait comme un petit bois. Et puis, ils ont fait les travaux, il y a 6, 7 ans. J’avais des grands arbres, au rez de chaussée, j’étais obligée d’allumer la lumière. Ça change sur l’humeur. On est mieux, j’ai plus le moral quand l’appartement est lumineux.

Je vais tous les jours chercher mon pain, j’ai juste la route à traverser. En ce moment, j’achète le pain pour la semaine. Je vais aussi à la Pharmacie du Ramponneau. Le monde il s’est quand même rétréci. Ce qui me manque c’est les enfants, ma petite fille. D’habitude le week-end de Pâques, on mange ensemble, moi, je suis assez famille; je vais souvent chez ma mère, chez une tante, les enfants viennent prendre le café le samedi matin, mon fils il passe avant ses courses.
Ne pas pouvoir sortir, comme je travaille, ça ne me dérange pas, j’ai à faire chez moi, mais ne pas voir les proches, c’est le plus dur.

En temps normal, je vais me promener. J’aime bien la période de Noël, quand les fenêtres sont illuminées, c’est beau. Je trouve ça sympa, ça donne un air de fête. Moi, je n’ai pas la patience.
Les gens mettaient beaucoup de fleurs sur le balcon avant, mais maintenant, on n’a plus le droit de mettre des jardinières à l’extérieur, c’est dommage parce que c’est joli.
Moi, je n’ai pas de balcon. Ça ne me gêne pas ; au rez de chaussée, je suis vite dehors.

En ce moment, je me mets le soir à 20h, pour applaudir. Au départ, il y avait du monde.
Quand il faisait encore nuit, on se faisait des signes avec une lampe de poche de fenêtre à fenêtre. Dans l’immeuble Alsace, tout en haut, il y a souvent des jeunes qui se mettent à la fenêtre, ils chantent, ils tapent sur des casseroles, des trompettes. Mais là, ça s’est ralenti… Quand il fait jour, ce n’est pas pareil. La nuit, les gens mettaient des bougies, des lasers, des petits feux d’artifice, mais là ça marche moins bien… »

Lydie, rue Paul L'Honoré, Fécamp

le 11 avril.

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