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"Mon chéri a installé une grosse enceinte à platine dans la cuisine et tous les soirs, on se donne rendez-vous avec les gens."

« C’est la fenêtre de la salle. On est au 9ème étage.

Avoir cette vue, c’est vraiment sympa, on voit un bout de la Côte de la Vierge, la mer, la campagne.

 

En ce moment, avec le confinement et le beau temps, on mange sur le balcon. On a installé une petite table et puis on a plein de fleurs, alors on s’en occupe. On a un petit banc, parfois on se fait une chicha. On s’y pose plutôt en fin de journée, c’est le moment tranquille.

Mais comme on fume, la majorité du temps on est dans la cuisine; la salle, c’est le coin décontracté où on se pose vraiment.

Il y a un autre petit rituel que j’ai aussi depuis le début du confinement : mon chéri a fabriqué un petit rebord de fenêtre dans la cuisine, c’est là que je prends mon petit-déjeuner, je prends une photo et j’envoie un message à mes proches : « Petit-déjeuner vue mer ».

 

Quand je suis à ma fenêtre, la majorité du temps, je regarde la mer. J’ai une passion pour les bateaux, j’aime bien les regarder glisser et j’aime me dire que je vois ça de chez moi; j’aime bien voir les différentes sortes de bateaux, je suis curieuse. J’en reconnais certains, pas d’autres. Depuis le confinement, la paire de jumelles, c’est devenu nos super copines : on regarde les mouettes, les vaches, la mer, les bateaux… Moi, j’ai une grande, grande, grande passion pour la mer. Si je pars en vacances, je fais de la plongée à tous les coups, des promenades en bateau. Quand on a visité l’appartement, ça a été un élément déclencheur cette vue.

Quand j’ouvre ma fenêtre, j’entends les mouettes : l’immeuble en face la fenêtre du balcon est rempli de mouettes, de nids, on a l’impression que c’est leur propriété, tous les autres toits sont normaux, nickels, et celui-là, il est complètement occupé !

 

L’autre chose qui a vraiment changé avec le confinement, c’est les fenêtres à 20h… Mon chéri a installé une grosse enceinte à platine dans la cuisine et tous les soirs, on se donne rendez-vous avec les gens.

On essaye de varier, de trouver des musiques toutes générations et des musiques qui passent un petit message. On met la Marseillaise et Nos héros de Soprano tous les soirs et d’autres chansons qui nous paraissent adaptées. Ça dure entre 15 et 20 minutes. Un soir, on a eu un souci avec l’enceinte, on a eu plein de messages sur facebook qui nous demandaient ce qui se passait, les enfants étaient dégoûtés…

On voit les gens heureux, c’est un beau moment du confinement. Les gens applaudissent, crient, dansent. Quand il faisait nuit, on ne voyait personne, maintenant, on voit les gens. À la fin de chaque session, je crie : « A demain ! » ; et énormément de personnes nous répondent ! Les enfants lâchent prise, c’est leur quartier libre. Je vois une mamie s’éclater sur son balcon, je pense à elle, à sa solitude. Des fois, je me dis : « Punaise ! Ça va me manquer ! »

Je sais que ça a créé du contact.

 

Depuis le début du confinement, je me balade un peu plus sur le quartier. Je n’allais pas trop dans les commerces avant. Je connaissais déjà un peu le quartier, mais je le découvre un peu plus, il est sympa, il y a tout ce qu’il faut. Et depuis les travaux, d’après mon chéri, c’est moins « crado ». Moi, je n’ai pas connu avant. »

Lorinda, rue Robert Lilly, Fécamp

le 22 avril

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