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"Avant, tous les après midi, à 15h00, on sortait faire un tour."

« C’est la porte fenêtre de la salle. Tout de suite, je vois une petite fille qui galope. En général, c’est la balade des promeneurs de chiens. Depuis peu, ils ont installé des tables, une balançoire, des chaises, c’est un parcours de santé. C’est la maison de quartier qui a installé ça. On ne voit pas grand monde la semaine, un peu le week-end et le mercredi quand il fait beau, il y a la garderie qui est en dessous de la Tour Limousin qui emmène les enfants parfois.

 

Moi, c’est rare quand j’y vais. Avec ma femme, on sort de Fécamp pour se balader : la voie verte ou plus loin. Au début de ma retraite, j’ai fait beaucoup de vélo, mais ma femme était inquiète pour moi, alors maintenant on fait de la marche :Valmont, la plage, le lac de Caniel, le Cap d’Antifer.

 

De chez nous, on a aussi une vue de la cuisine, mais on aime moins. Il y a juste un parking et des immeubles autour… pas très intéressant.

Ça fait 25 ans qu’on habite là, quand on est arrivé, on voyait la mer, Saint Léonard, la campagne, l’agriculteur avec le tracteur, les porte-conteneurs qui allaient au Havre. Les sapins ont poussé, on ne voit plus, c’est dommage. On continue à venir à cette fenêtre, mais la vue s’est bouchée.

On voit quelques cerisiers japonnais, ça, c’est joli, surtout quand c’est en fleurs. C’est important de voir la campagne, la nature, surtout en ce moment...

 

Depuis le début du confinement, c’est plus pareil. Moi, le matin, je vais chercher mon pain et le journal, mais pour ma femme, c’est long, surtout l’après midi, je suis obligé de lui remonter le moral ; le matin, encore elle a son ménage, elle a de l’occupation, mais l’après midi… la télé, c’est toujours pareil, des films archi vus et puis le soir, c’est pas terrible non plus, mais le moral remonte un peu quand même.

Notre appartement, on l’aime bien, mais ce qui est dommage, c’est qu’on n’a pas de balcon ; on mettrait un petit parasol, une petite table, on serait plus dehors. Là, même si on ouvre la fenêtre, c’est pas comme si on était dehors.

Avant, tous les après midi, à 15h00, on sortait faire un tour. Là, y a pas de tour ! On ouvre juste la fenêtre. Tous les lundis, on fait le plein de courses. Avant le virus, on y allait deux fois la semaine, ça faisait une sortie. Et alors, on allait faire un tour à Yport. Et puis, c’est traditionnel à Fécamp, les gens ils vont faire un tour de plage avant de rentrer chez eux. On faisait ça aussi.

Hier, on en avait marre, alors on est allé à Lidl, là, ma femme elle va à Cocci. On peut rien faire d’autre que d’aller faire une course, ça permet de se changer un peu les idées.

 

Le quartier il a beaucoup changé, il y a bien 5 ans, ils ont tout rénové, des nouvelles routes, tout à l’égout tout neuf, des arbres tout neufs, des fleurs, toute électricité a été refaite, les cuisines, wc, salle de bains... Ça en a gagné ! Et puis, c’est respecté. On a fait 3 déménagements, ça fait 50 ans qu’on est dans le même quartier, alors on la vu évoluer. Nous, notre quartier, c’est le Val de Bucaille et au dessus c’est le Ramponneau.

 

La fenêtre, on s’y met surtout le matin, quand les enfants vont à l’école et quand ils sortent, on jette un œil, on voit les gosses, les parents qui rouspètent ! A l’école, ils ont été sages, ils ont écouté et là, d’un seul coup, ils ont besoin de se défouler ! C’est agréable de les voir, ça met de la vie. A part ça, on entendait la circulation, mais pas beaucoup et sinon, on entend les mouettes… beaucoup !

Il y a aussi quelque chose qui a changé avec le confinement, c’est le matin : quand le ciel est bien bleu, on voit les traînées blanches des avions, ça, tout de suite, on ne les voit plus.»

Alain, rue du Val de Bucaille, Fécamp

le 17 avril

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