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"C’est vrai que ça a fait drôle quand le Normandie est tombé, c’est les souvenirs qui s’en vont avec le béton."

« C’est la fenêtre de la salle. Mais j’ai la même vue depuis ma chambre.

J’habite en face du boulanger ; en ce moment, c’est sûr que les gens ne trainent pas devant la boulangerie à discuter. Habituellement, c’est un endroit où ça discute, les gens en profitent pour se passer le bonjour, prendre des nouvelles. Là, en plus, il y a les distances entre les gens, alors ça ne parle pas trop.

 

Moi, je suis casanier, alors le confinement, ça ne me dérange pas. Déjà en temps normal je passe pas mal de temps devant ma fenêtre, parce que je ne travaille plus. Avant, je faisais les quarts, alors je n’avais pas le temps. Je m’y mets tout le temps : matin, après-midi... J’aime bien regarder vers 10h, c’est là qu’il y a le plus de monde, ça met de l’animation. Je discute avec les passants. Là, en ce moment, les gens ne s’arrêtent pas trop.

Le confinement, il faut faire avec… On n’a pas trop le choix de toutes façons. Mais en fait, ça ne me dérange pas, comme je ne sors pas… Je n’aime pas trop sortir et puis j’ai des problèmes de santé. Mes sœurs viennent de temps en temps, elles me ramènent des courses, j’ai 3 sœurs qui habitent dans le quartier. Il y a souvent des familles entières qui vivent au Ramponneau. Quand on connaît, on s’y sent bien, alors pas de raison partir !

J’habite cet appartement depuis 2006, mais dans l’immeuble depuis 1998.

J’ai pour ainsi dire toujours vécu sur le quartier et j’ai toujours été bien. Il a bien changé. Depuis les travaux, c’est mieux, plus joli, il y a des espaces verts, le parc derrière le Quercy, je n’y vais pas, mais je le vois de ma fenêtre de cuisine.

 

Le quartier, il fait moins tassé, il y a moins d’immeubles. Il y en a au moins une dizaine qui sont tombés ! Moi, j’ai habité dans le Normandie. C’est vrai que ça a fait drôle quand il est tombé, c’est les souvenirs qui s’en vont avec le béton. J’y ai de bons souvenirs, des souvenirs de gosses. Je me souviens qu’on restait dans les caves quand il pleuvait. Qu’est ce qu’on a pu rigoler ! »

 

 

Alain, rue Paul Lhonoré, Fécamp

Le 4 mai.

 

 

 

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