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"Une fois que je suis montée sur ma colline j’ai du mal à redescend."

«Le confinement, ça va. On prend son mal en patience, on n’a pas trop le choix, même si c’est pesant... Moi, qui ne suis jamais à la maison en journée, habituellement, je travaille : je pars le matin et je rentre le soir.

Être toute la journée chez soi, c’est long, être enfermée et ne voir personne, ça change. Dans le commerce on voit toujours plein de gens. En ce moment, je vois juste ma mère deux fois la semaine, elle est âgée, d’habitude on se voit tous les jours !

Je passe beaucoup plus de temps au téléphone !

 

Dans un premier temps, j’ai fait ce que j’avais en retard chez moi et là, je me lance dans la fabrication de masques, je fais ça à la main, avec youtube j’ai vu plein de vidéos et hop je me suis lancée ! J’ai eu cette idée des masques pour m’occuper, et à vrai dire c’est amusant… enfin façon de parler. Je les fais parce que je pense qu’il va falloir s’y mettre quand on va sortir du confinement. J’ai récupéré une vieille polaire, que j’ai lavé, et puis je taille dedans… pour l’instant, j’en ai fait 4 !

 

J’habite au 4ème étage, je dis toujours : « une fois que je suis montée sur ma colline j’ai du mal à redescendre » ; ça fait 6 ans que j’habite là, j’ai toujours vécu dans ce quartier. Je m’y sens bien. Il y a eu plein d’améliorations. Il y avait des terrains vagues à un moment, à la place du Normandie, ça a duré quelques années et puis ils ont reconstruit des maisons, c’est mieux ! J’ai pleuré quand le Normandie est tombé. J’y avais vécu, ça fait un choc quand même. Mes parents y étaient arrivés en 1961. Je suis restée sur le quartier, mais j’ai changé d’immeuble : j’ai fait le Normandie, puis le Bourgogne avec mes parents, puis un petit passage en centre ville et je suis remontée au Bretagne, et après le Quercy.

 

J’aime bien être là, c’est haut, j’aime bien la vue et ça permet aussi qu’on ne me voie pas.

Il y avait aussi un parc, complètement inerte ; maintenant, les gamins, ils ont la toile d'araignée, le jet d’eau. Moi, je ne profite pas trop du parc. En ce moment, pour m’aérer, je vais bien faire le tour du Ramponneau, j’ai besoin de marcher. Mais, en temps normal, je n’ai pas spécialement envie, et puis à mon travail, on a compté avec des collègues, on fait entre 12 et 14 kilomètres de marche par jour dans les rayons !

 

La vue que je préfère, c’est celle de ma salle, elle est orientée à l’est, j’ai le soleil le matin. Cette fenêtre, j’y suis en permanence, du matin au soir, j’ai ma table de salle en face, je suis toujours sur le fauteuil de mon ordinateur, je tourne le dos à la fenêtre. La lumière, j’aime bien l’avoir dans le dos, elle me chauffe.

 

A gauche, si je me penche, je vois les éoliennes, je trouve qu’elles ressemblent à des moulins, surtout quand elles fonctionnent. C’est devenu une habitude de les regarder, ça fait vraiment partie du paysage. L’avantage au Ramponneau, c’est qu’on est en hauteur, on a la vue sur toute la ville.

 

Depuis le début du confinement, il y a moins de bruit, dans la journée. Là, c’est très calme. J’aime bien le calme, j’aime la solitude. La situation n’est pas particulièrement compliquée, mais ce sont les collègues, les clients qui me manquent.

Je ne tourne pas en rond, je m’occupe. Je lis, j’ai toujours lu. Je suis à cette fenêtre, c'est peut-être la vue qui fait que j’aime bien cet endroit. J’ai juste à tourner la tête.

Si je vais dans la cuisine, je vais voir la mer, mais je ne la regarde pas vraiment, elle est très loin. En fait, je ne vais pas trop dans ma cuisine… sauf pour me faire mon petit café ! »

Valérie, rue Paul L'Honoré, Fécamp

le 15 avril

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