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"Le Lopofa, je regarde l’appartement où a vécu ma mère, où j’ai été élevée. J’ai l’impression que c’est une autre vie."

« C’est la fenêtre de la cuisine.

Je vois une école et derrière il y a un terrain dans lequel les jeunes s’amusent l’été. La vue est pas mal. Avec le confinement, il n’y a plus grand monde dehors.

Nous, le confinement, on fait avec… A cette époque-là, normalement, on prépare tout pour le camping-car : les parcours, les réservations… Normalement, on part en mai… Là, je ne sais pas ce que ça va donner ! Mais, y a pire que nous !

 

La fenêtre de la cuisine donne sur le parc. Le parc, j’y vais quand j’ai ma petite-fille, on lui fait faire du vélo. Nous, on va plutôt se balader sur la plage, sur le port, c’est agréable. De l’autre côté, il y a ma chambre et la salle. Et là, ce sont les parkings et une ancienne école. Mes deux filles sont allées dans cette école. Avant, il y avait aussi l’école Camembert, mais c’est plus vers les Hauts Camps : après la guerre, ils ont monté des baraquements, ça s’est appelé comme ça parce que c’était en hauteur et un peu retiré, puis ils ont construit le Ramponneau dans les champs.

L’école est fermée depuis longtemps, mais les bâtiments sont toujours là.


Je suis arrivée au Ramponneau, j’avais 9 ans. Il n’y avait qu’un immeuble à l’époque: le Lopofa. J’habitais là avec mes parents.

C’était un vrai changement d’arriver là-haut. C’était beaucoup plus grand. Avant, on habitait en ville, 7 enfants dans un 2 pièces ! On est arrivés, il y avait 4 chambres, ça nous semblait immense, je me souviens, je passais de pièce en pièce. Et puis tout était neuf, il y avait des grandes fenêtres ! Maintenant on le regarde le Lopofa, ça n’est plus pareil.
Il n’y avait qu’un immeuble, les extérieurs n’étaient pas faits, c’était un terrain vague immense. Puis on a vu les autres immeubles monter pendant une dizaine d’années. Mais on ne faisait pas trop attention. C’est aux derniers travaux qu’on a été attentifs parce que c’est le moment où on est tombés en retraite. Ça a tout changé ces travaux : les parkings sont plus agréables, les pelouses avec les fleurs, c’est joli.

 

Le Lopofa, je le vois encore par ma fenêtre. Je regarde l’appartement où a vécu ma mère, où j’ai été élevée. J’ai l’impression que c’est une autre vie, comme si j’en avais vécu plusieurs et que celle de mon enfance était loin, très très loin. C’est comme si ce n’était pas vraiment moi.

J’ai toujours vécu au Ramponneau. Je me suis mariée à 24 ans, j’habitais dans le même immeuble que ma mère. Avec mon mari, on y est restés 10 ans et puis on est arrivés dans l’immeuble où je suis actuellement et ces dernières années, on est descendus au rez-de-chaussée… C’est bien … surtout pour les courses ! Le quartier, c’est beaucoup de retraités maintenant, alors que, quand on est arrivés au Lopofa, dans l’escalier, on était pas loin d’une cinquantaine de gosses ! C’est un quartier suffisamment grand pour pouvoir changer d’appartement en fonction de la taille de la famille, des problèmes de santé.

 

J’aime bien la vue depuis mon balcon, côté salle, les parkings sont propres et puis il y a l’école en face, ça mettait de l’animation; là, maintenant, il y a des associations qui viennent. Je crois qu’ils veulent y installer la crèche. Au Ramponneau, la crèche est sous la Tour Limousin, une de mes filles y est allée, j’en ai été tellement satisfaite ! En déménageant, ils vont pouvoir accueillir plus d’enfants.

Globalement, sur le quartier, on est bien desservis. Il y a un club pour les personnes âgées, j’ai des copines avec qui j’étais à l’école qui y vont. Elles sont veuves et c’est vrai que ça peut changer les idées. On est confinés, on n’a pas le droit d’aller bien loin, mais on a une pharmacie, un débitant de tabac, un médecin pas loin, une épicerie… on a tout. C’est un peu pour ça que je n’ai pas très envie de déménager du Ramponneau.»

Marie-Lou, rue d'Alsace

le 21 avril

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